La chute de la production cinématographique égyptienne
Comment expliquer la baisse de la production cinématographique en Égypte ?
Du milieu des années 1950 à 1967, la production cinématographique égyptienne baisse de moitié, passant de 60 à 33 films par an. Le début de la décennie 1960 marque le début de la nationalisation du cinéma égyptien. Celle-ci s’accompagne pourtant d’efforts importants pour développer une politique culturelle, avec la création d’institutions dédiées au développement du cinéma et à la formation de professionnels. Les raisons de cette baisse de la production sont à rechercher dans une administration victime d’une véritable rigidité bureaucratique et dans le choix de produire des œuvres plus sociales, triées sur le volet, et moins de films de divertissements.
En outre, la chute de la production égyptienne ne peut être expliquée sans prendre en compte la fermeture progressive des salles de cinéma, qui passent de 453 en 1954 à 308 en 1991. Dans une société fragmentée, l’accès aux salles n’évolue pas alors que la population ne cesse d’augmenter, la majorité des cinémas restant concentrée dans les deux grandes métropoles que sont Le Caire et Alexandrie, alors que les zones rurales n’en disposent toujours pas.
En ville, c’est le fonctionnement même du cinéma égyptien qui semble avoir entraîné le désintérêt de la population : l’accès y est divisé en trois classes, avec trois tickets à des prix différents, pour des services différents. Cette division sociale remonte à la création des grandes salles, à la fin des années 1910, la qualité de la programmation dépendant du ticket acheté. Aux troisièmes classes ne sont jamais proposées les dernières sorties, mais un film égyptien et deux films étrangers que le public finit par connaître par cœur tant le renouvellement est lent.
À cette problématique s’ajoute celle de l’état des infrastructures. Dans les années 70, on ne rénove plus les cinémas des centres urbains depuis plusieurs années déjà. La clientèle des première et deuxième classes se dote de téléviseurs, préférant regarder les films à la maison plutôt que de fréquenter des salles vétustes, réputées n’accueillir qu’une clientèle exclusivement masculine et populaire.
Hajer Ben Boubaker
En outre, la chute de la production égyptienne ne peut être expliquée sans prendre en compte la fermeture progressive des salles de cinéma, qui passent de 453 en 1954 à 308 en 1991. Dans une société fragmentée, l’accès aux salles n’évolue pas alors que la population ne cesse d’augmenter, la majorité des cinémas restant concentrée dans les deux grandes métropoles que sont Le Caire et Alexandrie, alors que les zones rurales n’en disposent toujours pas.
En ville, c’est le fonctionnement même du cinéma égyptien qui semble avoir entraîné le désintérêt de la population : l’accès y est divisé en trois classes, avec trois tickets à des prix différents, pour des services différents. Cette division sociale remonte à la création des grandes salles, à la fin des années 1910, la qualité de la programmation dépendant du ticket acheté. Aux troisièmes classes ne sont jamais proposées les dernières sorties, mais un film égyptien et deux films étrangers que le public finit par connaître par cœur tant le renouvellement est lent.
À cette problématique s’ajoute celle de l’état des infrastructures. Dans les années 70, on ne rénove plus les cinémas des centres urbains depuis plusieurs années déjà. La clientèle des première et deuxième classes se dote de téléviseurs, préférant regarder les films à la maison plutôt que de fréquenter des salles vétustes, réputées n’accueillir qu’une clientèle exclusivement masculine et populaire.