Les divas sur grand écran #fiche

Faten Hamama, la dame du cinéma arabe

Qui est « la Dame du cinéma arabe » ?

Faten Hamama en couverture du magazine « Al-Kawakeb » (Les planètes) Egypte, 1955 Beyrouth, collection Abboudi Bou Jawde © Abboudi Bou Jawde
Faten Hamama, actrice (Al Mansoura, Égypte, 1931 - Le Caire, Égypte, 2015)

Légende du cinéma arabe, Faten Hamama est affectueusement surnommée « La Dame du cinéma arabe ». Elle en est en effet une figure incontournable, depuis ses débuts, encore enfant, et au fil d’une carrière pléthorique de plus de cinq décennies. Personnage public de premier plan, elle demeure liée au cinéma jusque dans sa vie personnelle, formant avec son second mari, Omar Sharif, le couple le plus iconique du cinéma égyptien.

Née dans une famille de la classe moyenne, Faten Hamama montre très jeune de l’intérêt pour le cinéma après avoir vu un film avec Assia Dagher. Elle gagne la même année un concours de beauté qui incite son père à envoyer sa photo au réalisateur Mohammed Karim pour le rôle d’une petite fille dans Les Jours heureux (Yawm Said, 1939), avec le grand chanteur Mohammad Abdel Wahab. Le succès est tel – ce qui fait d’elle l’une des premières enfants star de l’industrie cinématographique égyptienne – qu’elle est sollicitée pour jouer à nouveau dans deux films avec la star et que ses parents l’inscrivent à l’école d’art dramatique du Caire en 1946.

À quinze ans, elle est repérée par le fameux réalisateur Youssef Wahbi. Celui-ci lui offre le rôle-titre dans L’Ange de la miséricorde (Malak al-Rahma, 1946) qui la consacre comme star et actrice incontournable. S’ouvre une carrière de plus de cinquante ans en tant que tête d’affiche. Actrice aux compétences multiples, elle est aussi à l’aise dans les comédies musicales, comme Le Chant immortel (Lahn Al Khulud) de Henry Baraket avec Farid al-Atrache, que dans le premier thriller égyptien, Al-Manzel Raqam 13 (numéro de maison 13), deux films tournés en 1952.

En 1954, elle rencontre son second époux, Omar Sharif, encore inconnu alors qu’elle est déjà une superstar, sur le tournage du film Ciel d’enfer (Sira fi Al Wadi) de Youssef Chahine. Ils jouent ensemble dans six autres films qui contribuent à asseoir la sympathie du public pour leur couple.

Lassée des rôles de jeunes premières, elle s’engage dans des films plus politiques dès le début des années 60, avec notamment l’adaptation du livre de Taha Hussein La Prière du rossignol (Doaa al-Karawan), qui traite de la question des crimes d’honneur, ou l’adaptation du roman de Léon Tolstoï Anna Karina (Nahr Al Hob, La rivière de l’Amour).

Le rôle de Doria, dans le film Je veux une solution (Oridu Hallan, 1975), raconte le combat d’une femme pour obtenir le divorce. Le succès du film est tel qu’il aboutit à la révision de la loi en matière de divorce, dorénavant plus favorable aux femmes égyptiennes.
Hajer Ben Boubaker

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