Shirin Neshat
Qui est l’artiste Shirin Neshat ?
Shirin Neshat, artiste photographe et vidéaste (Qazvin, Iran)
Shirin Neshat est l’une des figures les plus importantes de la scène artistique contemporaine. Elle est l’auteure d’une œuvre puissante qui traite des dimensions sociales, politiques et psychologiques de la vie des femmes dans les sociétés islamiques contemporaines, en particulier en Iran et, par-delà, délivre un lumineux message universel.
Shirin Neshat part étudier aux États-Unis en 1974. Au moment de la révolution islamique, en 1979, elle est à Berkeley, en Californie. Durant les onze années qui suivent, elle ne peut retourner dans son pays natal. En 1983, elle déménage à New York et revient enfin en Iran en 1990, après la mort de Khomeiny. Ce retour aux sources est un tournant dans son art tant le choc est brutal. L’artiste découvre l’impact du nouveau régime et de la révolution sur la condition et la vie des femmes. Depuis 1996, elle vit en exil volontaire aux États-Unis.
Photographies ou vidéos, les œuvres de l’artiste évoquent toujours son point de vue personnel. « Mon travail, affirme-t-elle, tourne autour des problèmes auxquels je suis confrontée en tant que femme, iranienne, artiste – et bien d’autres problèmes qui me dépassent. » L’expérience de l’exil est profondément ancrée dans sa pratique, elle soulève ainsi des interrogations sur le déplacement, le pouvoir et le paradoxe. Politiquement chargées mais jamais dogmatiques, ses œuvres ont une richesse poétique et sensuelle qui suscite la compréhension et l’empathie du spectateur.
Shirin Neshat a beaucoup abordé les thèmes de la vie des femmes et des luttes auxquelles elles sont confrontées. Elle prend l’appareil pour photographier les Iraniennes, centrant son œuvre sur l’importance des femmes dans l’Iran prérévolutionnaire et dans la révolution islamique, tout en développant une pratique de l’autoportrait qui marque son rapport intime au sujet abordé.
Elle a notamment produit une série lumineuse, l’une des plus célèbres des années 90 : Women of Allah, réalisée à partir de photographies en gros plan de visages féminins et de calligraphies de poèmes en jouant sur les contrastes entre lumière et obscurité : les femmes apparaissent comme tatouées de vers lumineux. Ce procédé met en avant l’importance de la poésie en Iran autant que celle des femmes.
Consciente du pouvoir de l’image, Shirin Neshat se tourne rapidement vers la vidéo. Dans Turbulent, elle développe son univers dans une installation complexe, restée célèbre, qui juxtapose deux chants métaphoriques : celui d’un Iranien déclamant une chanson d’amour face à un public masculin enthousiaste, et celui d’une Iranienne déclamant un chant dans une langue inconnue, sans public, dans l’ombre. L’artiste propose ainsi une puissante métaphore de la différence entre le statut des dominants et des dominées.
Pour son premier long métrage, Women Without Men (2009), Lion d’argent de la mise en scène à la Mostra de Venise, Shirin Neshat raconte l’intimité de quatre femmes après le coup d’État iranien de 1953. S’appuyant sur des jeux de lumières et sur la force du symbolique, le film explore la dimension poétique et politique de l’histoire des femmes iraniennes.
Riche de voyages et de curiosité, l’œuvre de Shirin Neshat reste inextricablement liée à sa relation passionnelle avec l’Iran. Femme libre et engagée, elle cherche à s’affranchir des normes imposées par l’Iran comme des clichés véhiculés en Occident.
Margaux Foucher, Hajer Ben Boubaker, Khouloud Abdelhedi
Shirin Neshat est l’une des figures les plus importantes de la scène artistique contemporaine. Elle est l’auteure d’une œuvre puissante qui traite des dimensions sociales, politiques et psychologiques de la vie des femmes dans les sociétés islamiques contemporaines, en particulier en Iran et, par-delà, délivre un lumineux message universel.
Shirin Neshat part étudier aux États-Unis en 1974. Au moment de la révolution islamique, en 1979, elle est à Berkeley, en Californie. Durant les onze années qui suivent, elle ne peut retourner dans son pays natal. En 1983, elle déménage à New York et revient enfin en Iran en 1990, après la mort de Khomeiny. Ce retour aux sources est un tournant dans son art tant le choc est brutal. L’artiste découvre l’impact du nouveau régime et de la révolution sur la condition et la vie des femmes. Depuis 1996, elle vit en exil volontaire aux États-Unis.
Photographies ou vidéos, les œuvres de l’artiste évoquent toujours son point de vue personnel. « Mon travail, affirme-t-elle, tourne autour des problèmes auxquels je suis confrontée en tant que femme, iranienne, artiste – et bien d’autres problèmes qui me dépassent. » L’expérience de l’exil est profondément ancrée dans sa pratique, elle soulève ainsi des interrogations sur le déplacement, le pouvoir et le paradoxe. Politiquement chargées mais jamais dogmatiques, ses œuvres ont une richesse poétique et sensuelle qui suscite la compréhension et l’empathie du spectateur.
Shirin Neshat a beaucoup abordé les thèmes de la vie des femmes et des luttes auxquelles elles sont confrontées. Elle prend l’appareil pour photographier les Iraniennes, centrant son œuvre sur l’importance des femmes dans l’Iran prérévolutionnaire et dans la révolution islamique, tout en développant une pratique de l’autoportrait qui marque son rapport intime au sujet abordé.
Elle a notamment produit une série lumineuse, l’une des plus célèbres des années 90 : Women of Allah, réalisée à partir de photographies en gros plan de visages féminins et de calligraphies de poèmes en jouant sur les contrastes entre lumière et obscurité : les femmes apparaissent comme tatouées de vers lumineux. Ce procédé met en avant l’importance de la poésie en Iran autant que celle des femmes.
Consciente du pouvoir de l’image, Shirin Neshat se tourne rapidement vers la vidéo. Dans Turbulent, elle développe son univers dans une installation complexe, restée célèbre, qui juxtapose deux chants métaphoriques : celui d’un Iranien déclamant une chanson d’amour face à un public masculin enthousiaste, et celui d’une Iranienne déclamant un chant dans une langue inconnue, sans public, dans l’ombre. L’artiste propose ainsi une puissante métaphore de la différence entre le statut des dominants et des dominées.
Pour son premier long métrage, Women Without Men (2009), Lion d’argent de la mise en scène à la Mostra de Venise, Shirin Neshat raconte l’intimité de quatre femmes après le coup d’État iranien de 1953. S’appuyant sur des jeux de lumières et sur la force du symbolique, le film explore la dimension poétique et politique de l’histoire des femmes iraniennes.
Riche de voyages et de curiosité, l’œuvre de Shirin Neshat reste inextricablement liée à sa relation passionnelle avec l’Iran. Femme libre et engagée, elle cherche à s’affranchir des normes imposées par l’Iran comme des clichés véhiculés en Occident.