Les premiers pas libanais et syriens dans le cinéma
En quoi les femmes libanaises et syriennes ont-elles joué un rôle de premier ordre dans le cinéma arabe ?
Les années 2000 sont celles d’une certaine renaissance du cinéma proche-oriental, plus particulièrement libanais, et de sa reconnaissance internationale, notamment grâce au travail de réalisatrices telles que Danielle Arbid ou Nadine Labaki. Mais l’implication libanaise et syrienne dans l’industrie cinématographique, si elle a connu des éclipses, est beaucoup plus ancienne.
En 1933 sort au cinéma le premier film sonore libanais, qui est aussi le tout premier à être entièrement produit dans un pays arabe et en dialecte libanais : Dans les ruines de Baalbek. Il est produit par Lummar Film, la première maison de production libanaise, fondée par une femme, Herta Gargour. Mais ce premier essor ne dure pas, dans un Liban alors sous mandat français, étouffé par la crise économique engendrée par la Seconde Guerre mondiale et agité par les premiers mouvements indépendantistes.
Néanmoins, l’importance des Libanaises dans le cinéma arabe reste décisive. Elles sont nombreuses à compter parmi les pionnières de la florissante industrie cinématographique égyptienne. Ainsi, la première actrice arabe à jouer sur grand écran, dans le film égyptien Laila de Wadad Orfi, est Assia Dagher, originaire de Tannourine au Liban. Loin de se contenter du rôle d’actrice, elle devient la première productrice de films du monde arabe. Elle en produit plus de 100, tenant le rôle-titre dans une vingtaine d’entre eux. Sa nièce Mary Queeny joue elle aussi un rôle décisif dans l’histoire du cinéma égyptien : en 1942, elle cofonde Gala Films, devenu Gala Studios en 1944, l’un des cinq plus grands studios de l’âge d’or du film égyptien. En 1958, elle crée un laboratoire de traitement des films en couleurs, qu’elle vend en 1963 à la Misr Company, futur Misr International, le célèbre studio racheté par le réalisateur Youssef Chahine.
Des actrice syriennes font elles aussi carrière en Égypte, comme Hala Shawkat, qui apparaît notamment avec Omar Sharif et Samia Gamal dans Rendez-vous avec un inconnu (Mao’ed Maa’ Al Majhoul) en 1959, ou encore la chanteuse et actrice Fayza Ahmed, dans la comédie musicale Tamarinier (Tamr Henna) en 1957.
En Syrie, l’histoire du cinéma remonte à 1908, date des premières projections à Alep, et à l’établissement des premiers cinémas dès 1916. Le premier film muet syrien, Le Suspect innocent (Al-Muttaham al-Baree) y est entièrement produit localement en 1928. La production se développe réellement à partir de l’indépendance du pays, en 1947. Le premier film parlant, Lumière et Ténèbres (Nur wa Dhalam) de Nazih Shahbandar, sort en 1948 et a pour tête d’affiche la vedette syrienne Yvette Feghali. Le cinéma syrien continue par la suite à produire des films sous un contrôle accru de l’État à destination d’un public national.
Hajer Ben Boubaker
En 1933 sort au cinéma le premier film sonore libanais, qui est aussi le tout premier à être entièrement produit dans un pays arabe et en dialecte libanais : Dans les ruines de Baalbek. Il est produit par Lummar Film, la première maison de production libanaise, fondée par une femme, Herta Gargour. Mais ce premier essor ne dure pas, dans un Liban alors sous mandat français, étouffé par la crise économique engendrée par la Seconde Guerre mondiale et agité par les premiers mouvements indépendantistes.
Néanmoins, l’importance des Libanaises dans le cinéma arabe reste décisive. Elles sont nombreuses à compter parmi les pionnières de la florissante industrie cinématographique égyptienne. Ainsi, la première actrice arabe à jouer sur grand écran, dans le film égyptien Laila de Wadad Orfi, est Assia Dagher, originaire de Tannourine au Liban. Loin de se contenter du rôle d’actrice, elle devient la première productrice de films du monde arabe. Elle en produit plus de 100, tenant le rôle-titre dans une vingtaine d’entre eux. Sa nièce Mary Queeny joue elle aussi un rôle décisif dans l’histoire du cinéma égyptien : en 1942, elle cofonde Gala Films, devenu Gala Studios en 1944, l’un des cinq plus grands studios de l’âge d’or du film égyptien. En 1958, elle crée un laboratoire de traitement des films en couleurs, qu’elle vend en 1963 à la Misr Company, futur Misr International, le célèbre studio racheté par le réalisateur Youssef Chahine.
Des actrice syriennes font elles aussi carrière en Égypte, comme Hala Shawkat, qui apparaît notamment avec Omar Sharif et Samia Gamal dans Rendez-vous avec un inconnu (Mao’ed Maa’ Al Majhoul) en 1959, ou encore la chanteuse et actrice Fayza Ahmed, dans la comédie musicale Tamarinier (Tamr Henna) en 1957.
En Syrie, l’histoire du cinéma remonte à 1908, date des premières projections à Alep, et à l’établissement des premiers cinémas dès 1916. Le premier film muet syrien, Le Suspect innocent (Al-Muttaham al-Baree) y est entièrement produit localement en 1928. La production se développe réellement à partir de l’indépendance du pays, en 1947. Le premier film parlant, Lumière et Ténèbres (Nur wa Dhalam) de Nazih Shahbandar, sort en 1948 et a pour tête d’affiche la vedette syrienne Yvette Feghali. Le cinéma syrien continue par la suite à produire des films sous un contrôle accru de l’État à destination d’un public national.