L’autre figure féminine du monde arabe aux côtés d’Oum Kalthoum
En quoi Fayrouz est-elle une figure féminine importante ?
Fayrouz, chanteuse (Zokak el-Blat, Liban, 1934)
La défaite de 1967 marque un tournant important dans la musique de Fayrouz. L’attachement à la terre de Palestine est exprimé avec lyrisme, en particulier dans Zahratou al-Madaïne (La fleur des villes), dédiée à Jérusalem, dans laquelle elle chante la montée d’« une terrible colère ». Tandis que dans ses opérettes, elle dépeint avec satire l’enlisement des régimes arabes dans la bureaucratie et l’autoritarisme.
Alors que depuis le début des années 1960 Fayrouz intensifie ses tournées dans tout le monde arabe, où elle est considérée comme une icône de l’arabité sublimée, ainsi qu’en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord où elle effectue une tournée d’un mois en 1971, ses apparitions se font de plus en plus rares après l’éclatement de la guerre civile libanaise en 1975.
En quelques décennies, le pays du Cèdre perd son statut de « Suisse du monde arabe ». La prospérité assurée par les flux constants de pétrodollars dans ses banques va peu à peu tomber en ruine avec l’arrivée massive des réfugiés palestiniens fuyant les guerres et les massacres, et s’entassant dans les camps insalubres de Beyrouth ou de Tripoli.
Cette tragédie qui frappe le Liban et le Proche-Orient en plein cœur est doublée pour Fairouz et les siens d’un terrible drame familial. Le travail harassant et le rythme effréné des tournées a eu raison de la santé fragile de Assi qui manque de perdre la vie et tombe dans un état de quasi léthargie au début des années 1970.
Si en pleine guerre civile Fairouz incarne avec force l’espoir de concorde et de réconciliation de ses enfants déchirés par les tiraillements communautaires et le cercle insidieux des représailles, c’est précisément parce qu’elle a su se hisser dans ses chansons au-dessus des contingences confessionnelles et partisanes. Elle est le ciment d’une nation qui s’est entre-déchirée durant près de quinze ans.
Par-delà les frontières du Liban, Fayrouz est aux côtés d’Oum Kalthoum la figure féminine arabe par excellence. Epouse, mère et chanteuse à l’élan lyrique et engagé, elle est un idéal-type féminin dans les sociétés arabes. Son image de droiture, sa passion brûlante pour son pays et pour le renouveau du monde arabe, la douceur de sa voix, la quête quasi mystique du bonheur à travers les plaisirs simples et profonds qu’elle chante trouvent un écho formidable chez les peuples arabes assoiffés d’une reconquête de leur bonheur perdu.
Qaïs Saadi
La défaite de 1967 marque un tournant important dans la musique de Fayrouz. L’attachement à la terre de Palestine est exprimé avec lyrisme, en particulier dans Zahratou al-Madaïne (La fleur des villes), dédiée à Jérusalem, dans laquelle elle chante la montée d’« une terrible colère ». Tandis que dans ses opérettes, elle dépeint avec satire l’enlisement des régimes arabes dans la bureaucratie et l’autoritarisme.
Alors que depuis le début des années 1960 Fayrouz intensifie ses tournées dans tout le monde arabe, où elle est considérée comme une icône de l’arabité sublimée, ainsi qu’en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord où elle effectue une tournée d’un mois en 1971, ses apparitions se font de plus en plus rares après l’éclatement de la guerre civile libanaise en 1975.
En quelques décennies, le pays du Cèdre perd son statut de « Suisse du monde arabe ». La prospérité assurée par les flux constants de pétrodollars dans ses banques va peu à peu tomber en ruine avec l’arrivée massive des réfugiés palestiniens fuyant les guerres et les massacres, et s’entassant dans les camps insalubres de Beyrouth ou de Tripoli.
Cette tragédie qui frappe le Liban et le Proche-Orient en plein cœur est doublée pour Fairouz et les siens d’un terrible drame familial. Le travail harassant et le rythme effréné des tournées a eu raison de la santé fragile de Assi qui manque de perdre la vie et tombe dans un état de quasi léthargie au début des années 1970.
Si en pleine guerre civile Fairouz incarne avec force l’espoir de concorde et de réconciliation de ses enfants déchirés par les tiraillements communautaires et le cercle insidieux des représailles, c’est précisément parce qu’elle a su se hisser dans ses chansons au-dessus des contingences confessionnelles et partisanes. Elle est le ciment d’une nation qui s’est entre-déchirée durant près de quinze ans.
Par-delà les frontières du Liban, Fayrouz est aux côtés d’Oum Kalthoum la figure féminine arabe par excellence. Epouse, mère et chanteuse à l’élan lyrique et engagé, elle est un idéal-type féminin dans les sociétés arabes. Son image de droiture, sa passion brûlante pour son pays et pour le renouveau du monde arabe, la douceur de sa voix, la quête quasi mystique du bonheur à travers les plaisirs simples et profonds qu’elle chante trouvent un écho formidable chez les peuples arabes assoiffés d’une reconquête de leur bonheur perdu.