La musique d’Oum Kalthoum : de la campagne aux lumières de la ville
Qui a enrichi la musique d’Oum Kalthoum au cours de sa carrière ?
Oum Kalthoum, « la plus grande chanteuse du monde arabe » (Tamây al-Zahâyra, Égypte, vers 1900 - Le Caire, Égypte, 1975)
Ses premières années, Oum Kalthoum les a passées à chanter des chant religieux a capella avec son père, ses frères et d’autres hommes parmi ses proches. Elle a appris la musique par imprégnation auprès de son père, hymnode et muezzin, ainsi qu’à l’école coranique où on lui a enseigné la cantillation du Coran.
Au Caire, le chanteur et compositeur Abou al-Ila Mohammad, qui poursuivait l’œuvre entreprise par la Nahda, lui transmet l’essentiel de son savoir musical. Comme elle, et comme toutes les grandes voix de la période de la Nahda, il est issu du monde religieux. Il avait accédé à la musique par la cantillation coranique et les chants de louanges. Abou al-Ila Mohammad complète et parfait l’éducation musicale de la jeune chanteuse en lui enseignant de manière savante les modes, les cycles rythmiques et les formes musicales qu’elle avait appris par l’imitation et la pratique. Il lui enseigne le répertoire constituant le cœur de la musique de la Nahda, à savoir le dawr et la qassida en arabe classique.
Elle se familiarise alors peu à peu à chanter en compagnie des instruments du takht sharqî, l’ensemble classique de la musique arabe, composé du oud, du nay, du qanoun, du violon (qui a pris la place des anciennes vièles) et des percussions (principalement le riq, avec parfois la darbouka en complément).
Le joueur de oud et compositeur Mohammad al-Qasabgi, qui se lie à la jeune chanteuse dès son arrivée au Caire en 1923, met sur pied un takht composé des meilleurs musiciens de l’époque qui l’accompagnera désormais. Outre al-Qasabgi lui-même au oud, il comprend Sami al-Shawwa au violon, Mohammad al-Aqqad au qanoun et Ibrahim Afifi au riq. Elle enregistre les premières chansons composées pour elle par Ahmad Sabri al-Nagridi, un compositeur qu’elle rencontre à ses débuts au Caire, comme Khayef Yekoun Hobbak (J’ai peur que ton amour ne soit que de la pitié pour moi) en 1924 et par Mohammad al-Qasabgi, comme Al Eh Helef Maykalemnich (Il a juré de ne plus me parler) en 1926. Tout en continuant d’interpréter les chants qu’elle avait appris auprès d’Abou al-Ila Mohammad, comme son enregistrement en 1926 du célèbre poème du Xe siècle d’Abou al-Firas al-Hamadani Araka Asiy Addam’ (Je te vois, les larmes rebelles) qui a été mis en musique par le grand compositeur et chanteur de la Nahda Abdou al-Hamouli.
Jusqu’en 1935, elle enregistre essentiellement des chants provenant de ces trois sources, auxquels s’ajoutent un petit nombre de chants du compositeur Zakariya Ahmad et de quelques rares autres de Daoud Hosni. Mais à partir de cette année-là, elle commence à collaborer avec le compositeur Riad al-Sunbati. Cette collaboration d’une fertilité exceptionnelle va durer jusqu’au décès de la chanteuse en 1975, donnant naissance à une centaine de chansons.
Qaïs Saadi
Ses premières années, Oum Kalthoum les a passées à chanter des chant religieux a capella avec son père, ses frères et d’autres hommes parmi ses proches. Elle a appris la musique par imprégnation auprès de son père, hymnode et muezzin, ainsi qu’à l’école coranique où on lui a enseigné la cantillation du Coran.
Au Caire, le chanteur et compositeur Abou al-Ila Mohammad, qui poursuivait l’œuvre entreprise par la Nahda, lui transmet l’essentiel de son savoir musical. Comme elle, et comme toutes les grandes voix de la période de la Nahda, il est issu du monde religieux. Il avait accédé à la musique par la cantillation coranique et les chants de louanges. Abou al-Ila Mohammad complète et parfait l’éducation musicale de la jeune chanteuse en lui enseignant de manière savante les modes, les cycles rythmiques et les formes musicales qu’elle avait appris par l’imitation et la pratique. Il lui enseigne le répertoire constituant le cœur de la musique de la Nahda, à savoir le dawr et la qassida en arabe classique.
Elle se familiarise alors peu à peu à chanter en compagnie des instruments du takht sharqî, l’ensemble classique de la musique arabe, composé du oud, du nay, du qanoun, du violon (qui a pris la place des anciennes vièles) et des percussions (principalement le riq, avec parfois la darbouka en complément).
Le joueur de oud et compositeur Mohammad al-Qasabgi, qui se lie à la jeune chanteuse dès son arrivée au Caire en 1923, met sur pied un takht composé des meilleurs musiciens de l’époque qui l’accompagnera désormais. Outre al-Qasabgi lui-même au oud, il comprend Sami al-Shawwa au violon, Mohammad al-Aqqad au qanoun et Ibrahim Afifi au riq. Elle enregistre les premières chansons composées pour elle par Ahmad Sabri al-Nagridi, un compositeur qu’elle rencontre à ses débuts au Caire, comme Khayef Yekoun Hobbak (J’ai peur que ton amour ne soit que de la pitié pour moi) en 1924 et par Mohammad al-Qasabgi, comme Al Eh Helef Maykalemnich (Il a juré de ne plus me parler) en 1926. Tout en continuant d’interpréter les chants qu’elle avait appris auprès d’Abou al-Ila Mohammad, comme son enregistrement en 1926 du célèbre poème du Xe siècle d’Abou al-Firas al-Hamadani Araka Asiy Addam’ (Je te vois, les larmes rebelles) qui a été mis en musique par le grand compositeur et chanteur de la Nahda Abdou al-Hamouli.
Jusqu’en 1935, elle enregistre essentiellement des chants provenant de ces trois sources, auxquels s’ajoutent un petit nombre de chants du compositeur Zakariya Ahmad et de quelques rares autres de Daoud Hosni. Mais à partir de cette année-là, elle commence à collaborer avec le compositeur Riad al-Sunbati. Cette collaboration d’une fertilité exceptionnelle va durer jusqu’au décès de la chanteuse en 1975, donnant naissance à une centaine de chansons.